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14 septembre 2011

Les manifestations contre les dépenses publiques des JMJ en Espagne

A l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse,une mobilisation d'opposants s'est déroulée le 17 aout 2011, répondant à l'appel de 140 associations de défense de la laïcité, de chrétiens progressistes, de militants de gauche ou de la cause homosexuelle. Rassemblées sous les slogans "Mes impôts, pour le pape zéro" et "Moins de crucifix, plus de travail fixe", environ 5000 personnes ont occupé la Plaza del Sol, située en coeur de ville. Pourquoi un tel mécontentement ?
« Pas un centime de mes impôts pour le pape »
C'est que la crise frappe de plein fouet le pays. "Cela coûte beaucoup d'argent à l'Etat espagnol qui traverse une période difficile", indique Rosa Vasquez, une Espagnole âgée de 55 ans qui a manifesté pendant cette journée. Selon ces associations, le coût pour la collectivité s'élève à plus de 100 millions d'euros, notamment à cause des coûts liés à la sécurité et la mise à la disposition d'hébergements. Ils dénoncent également la brusque hausse du prix du métro de 1 euro à 1,50 euro alors les pèlerins bénéficient d'une réduction sur les transports.
La manifestation laïque s'est élevé contre le débauche de moyen financier, même si on leur assure que le tourisme qui s'ensuit compensera. Il s'agit plus de principe de neutralité. Leur mot d'ordre est « Pas un centime de mes impôts pour le pape » (« De mis impuestos, al papa 0 »).
"Des papes, des papes, oui mais sans nos économies !"
Le site de la Plaza del Sol a été le théâtre de revendications pour une Espagne laïque. En effet, une partie de l'impôt sur le revenu espagnol est traditionnellement affectée au denier de l'Église, dans une tradition que n'ont jamais contestée les gouvernements, notamment de gauche, à l'instar de celui du premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero.
« En tant que croyant, c'est le caractère ostentatoire des JMJ qui m'a fait réagir car ce que prêchait Jésus était beaucoup plus modeste », a souligné Ernesto Villar, curé de quartier et porte-parole de la plateforme Redes Cristianas, l'un des organisateurs, lors de la présentation de la manifestation.

Cette manifestation pacifique avait pour but de rappeler la pluralité religieuse espagnole, et dénoncer la représentativité induite par la visite papale. Autorisée par le gouvernement espagnol, elle a ainsi comporté les slogans alternatifs "Dieu, oui, Église, non", et "Séparation Église-État". Dans l'ensemble, sans exprimer un anticléricalisme ouvert, les participants ont réclamé un système de fonctionnement étatique moins religieux. Parmi les éléments visuels visibles au sein du cortège sont apparus un portrait du père des Indignés, le Français Stéphane Hessel, faisant face au cardinal Joseph Ratzinger.
D'autres manifestants promenaient une fausse papamobile, occupée par un faux pape dansant, une tête de diable posée sur le capot, suivie par une petite cohorte de religieuses. Certains "indignés" participaient au défilé, autour de deux photos géantes du pape et de l'écrivain français Stéphane Hessel, auteur du manifeste Indignez-vous. Les deux portraits étaient légendés par ces mots: "Choc de titans".

Tensions et débordements violents
Jeudi 18 août, le centre-ville de Madrid a été le théâtre d'un face-à-face tendu entre des manifestants défenseurs de la laïcité et des jeunes catholiques participant aux Journées mondiales de la jeunesse. Mercredi, plusieurs milliers de manifestants du camp laïc - 4 000 selon la police - étaient séparés d'un groupe de manifestants catholiques par un cordon policier. La police a évacué manu militari la Puerta del Sol, dans le centre de la capitale. Six personnes ont été interpellées et deux policiers blessés, selon les médias.


Quelques heurts ont éclaté lorsque les policiers ont interpellé un manifestant qui tentait de s'en prendre à eux à coups de bouteille. Un jeune homme de 18 ans, saignant du nez, racontait avoir reçu "un coup de poing au visage de la part des catholiques". Les deux camps se sont surtout échangé des slogans : aux "vive le pape", "cette jeunesse est celle du pape" et autres "Alleluia" répondaient les cris de "Pédérastes, attention aux enfants" ou "Votre pape est un nazi".
Les affrontements entre policiers et manifestants qui restaient sur Sol vers 22 heures ont fait onze blessés. Six personnes ont été détenues.



L' attentat contre les anti-pape déjoué

L'arrestation la veille d'un étudiant mexicain en chimie et volontaire des JMJ parce qu'il s'était vanté sur Internet de préparer un attentat contre la manifestation laïque n'inquiétait pas les milliers de manifestants qui se rassemblaient joyeusement à 19h30, dans le cœur historique de Madrid.

Notre époque a vraiment changé! L'organisation des JMJ catholiques dans un contexte de séparation de l'Etat et de la religion défavorable au clientélisme religieux semble créer des troubles à l'ordre public même en Espagne en période de crise.

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