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25 septembre 2011

Le conflit du proche orient; une "guerre sainte" !

"De récents rapports sur les atrocités commises par les soldats israéliens pendant l'intervention à Gaza racontent comment ceux-ci y ont été incités par des rabbins militaires qui parlaient de cette bataille comme d'une guerre sainte pour expulser les non juifs de la terre juive. Ces rapports, qui citent Dany Zamir, ce directeur d'une académie militaire israélienne laïque qui a le premier rapporté des témoignages de soldats israéliens choqués, font comme si l'influence de tels enseignements extrémistes du clergé était quelque chose de nouveau. Ce n'est pas le cas."









Des aumôniers juifs encouragent les soldats de Tsahal, et militent pour étendre et développer les colonies en territoire palestinien.

Christopher Hitchens, chroniqueur et journaliste américain, témoigne; "j'étais en Israël en 1986 et je me souviens que l'aumônier en chef de l'armée dans les territoires occupés, le rabbin Shmuel Derlich, avait fait parvenir à ses soldats une lettre pastorale de 1000 mots. Il leur enjoignait de respecter un commandement biblique: exterminer les Amalécites, les «ennemis d'Israël».
"Le cabinet du juge avocat général (JAG) a été saisi. Quarante rabbins militaires ont publiquement soutenu Derlich et le JAG a conclu assez mollement que celui-ci n'avait rien fait d'illégal mais qu'il devrait peut-être à l'avenir s'abstenir de faire des déclarations politiques au nom de l'armée."
"Le problème, c'est justement qu'il ne s'agissait pas d'une déclaration «politique». Le rabbin jouait au contraire son rôle de religieux en rappelant ce que dit la Torah. En Israël, les rabbins militaires débattent souvent sur la manière d'interpréter l'ordre sacré que Moïse formule dans le Livre des nombres, chapitre 31"
"Vous vous souvenez peut-être du docteur Baruch Goldstein, l'homme qui, en févier 1994 a pris son arme et a tué plus de 20 croyants à la mosquée d'Hébron. Il avait été médecin dans l'armée israélienne et avait déjà attiré l'attention une première fois en affirmant qu'il refusait de soigner des non juifs le jour du Sabbat. Eh bien lisez maintenant, dans le New York Times du 22 mars, l'article d'Ethan Bronner sur les sermons du dernier rabbin en chef de l'armée israélienne, un colon de Cisjordanie nommé Avichai Rontzski, qui a également le rang de brigadier général. Celui-ci a expliqué que la «principale raison pour un docteur juif de ne pas soigner un non juif un samedi... était d'éviter d'exposer les juifs de la diaspora à la haine». "Aux dernières nouvelles, explique Ethan Bronner, le ministre de la Défense israélien s'est senti obligé de réprimander Rontzski pour avoir fait circuler, dans une brochure destinée aux hommes et femmes en uniforme, «un décret rabbinique appelant à ne pas avoir pitié des ennemis»."
Christopher Hitchens conclut; "vu les atrocités commises sur les civils palestiniens immédiatement après, il est assez facile de voir où ça peut mener à moyen et long terme. Les colons fanatiques et leurs complices du clergé sont en train d'établir une armée dans l'armée. Tant et si bien qu'un jour, si jamais on décide de démanteler ou d'évacuer les colonies, il y aura suffisamment d'officiers et de soldats, radicalisés par suffisamment de rabbins et de sermons extrémistes, pour refuser d'obéir aux ordres. On dira aussi que les versets de la Torah autorisent à massacrer les juifs laïcs autant que les Arabes. La répétition générale de ceci a déjà eu lieu - pensez aux excuses religieuses trouvées pour le saccage de Baruch Goldstein et l'assassinat d'Yitzhak Rabin."
De l'autre côté, certains prêches du Hamas appel au Jihad contre Israël. 200 'ulamas' ainsi que des hauts responsables du Hamas ont lancé un appel au Jihad contre l'Etat Hébreu en 2009:

Le Hamas utilise la population palestinienne comme bouclier humain, stocke des armes de guerre dans les mosquées, hôpitaux et écoles, veut la destruction de l’état d’Israêl comme stipulée dans sa chartre. Il se sert de l’aide internationale pour s’équiper en armes de Guerre au lieu de l’utiliser à des fins humanitaires ou projets civiques. Il a torturé et éliminé de nombreux Chrétiens vivant à Gaza. Enfin, il enseigne la haine et la violence dans ses manuels scolaire et distribue les Protocoles des sages de Sion.

  Paul Landau a traduit un article de la BBC en date du 17 février 2009, qui permet de mieux comprendre les enjeux de la guerre actuelle entre Israel et le Hamas.
"Plus de vingt ans après sa création, le Hamas palestinien demeure très mal connu en Occident. Alors qu’il est évoqué presque quotidiennement par les médias, il fait l’objet d’un nombre très réduit d’ouvrages sérieux et demeure un sujet mystérieux pour le public occidental. Le présent article aborde un aspect essentiel et peu souvent étudié du mouvement islamiste palestinien.
L'erreur la plus répandue lorsque l'on parle des mouvements islamistes contemporains, et notamment du Hamas, consiste à les envisager à l’aide des concepts et des manières de penser propres à l'Occident. La plupart des analyses occidentales du phénomène islamiste ont souvent tendance à sous-estimer, voire à occulter un aspect fondamental, que l'on retrouve dans toutes les différentes mouvances et organisations islamistes: celui des croyances religieuses musulmanes, et plus précisément de l'eschatologie musulmane.(...)
Il est impossible de comprendre les succès remportés par le Hamas, depuis les élections palestiniennes il y a presque deux ans, et la persistance de l'islamisme - dont de nombreux observateurs occidentaux annoncent régulièrement l'essoufflement ou même la prochaine disparition - si l'on fait abstraction des croyances des acteurs des mouvements islamistes ou si l'on en diminue l'importance, en les considérant comme des balivernes moyenâgeuses dénuées de signification concrète.
Il faut écouter ce que disent les islamistes et accorder du poids à leur discours, si l'on veut tenter de comprendre leurs motivations et leurs stratégies. Il est significatif à cet égard de constater que les médias occidentaux, qui parlent régulièrement des événements du Proche-Orient et de la rivalité entre le Hamas et le Fatah, ne mentionnent presque jamais la Charte du mouvement islamiste.
Que veut le Hamas?
(...) Le préambule de la Charte du Hamas affirme pourtant de manière claire la centralité du "combat contre les Juifs", qui doit être mené "jusqu'à ce que [les] ennemis soient vaincus et que la victoire d'Allah soit établie". Pour saisir la conception de l'islam qui est celle du Hamas, il faut accepter de mettre de côté l’idée occidentale de la religion, conçue comme une sphère bien délimitée de l'existence. L'histoire de l'Occident chrétien est en effet celle d'une relégation toujours plus poussée de la part du religieux dans l'existence. C'est pourquoi il est difficile pour un occidental de se représenter la manière dont un Musulman non occidentalisé peut concevoir l'islam.
L'eschatologie, au coeur du conflit entre l'islam et l'Occident
(...) Dans son recueil de Hadith intitulé "Les grands signes de la fin du monde depuis la mission du prophète jusqu'au retour de Jésus", Abdallah al-Hajjaj cite une parole du prophète, affirmant en levant sa main que sa mission et l'Heure dernière étaient rapprochées comme son majeur de son index. Cette croyance à l'imminence de la fin des temps est un aspect fondamental du réveil de l'islam dans le monde actuel, sous ses formes pacifiques et guerrières.
La croyance en l'imminence du Jugement dernier permet d'expliquer tant les comportements suicidaires, qui se sont multipliés depuis les années 1980, lors de la guerre Iran-Irak, que l’attitude actuelle du dirigeant iranien Ahmadinejad.
La dimension eschatologique du mouvement islamiste sunnite
Mais l'eschatologie est tout autant présente dans l'islam sunnite, et elle joue un rôle central dans le développement des mouvements islamistes sunnites. Toutes les composantes de la mouvance islamiste contemporaine, depuis les Frères musulmans jusqu'au Hamas et à la nébuleuse Al-Qaida, partagent en effet l'espoir de voir le Califat islamique reconstitué et considèrent le "renouveau de l'islam" comme le signe manifeste de la véracité des prophéties concernant la victoire finale de l'islam et sa propagation dans le monde entier.
On peut citer à titre d'exemple cette fatwa du cheikh Qaradawi, idéologue important du mouvement islamiste et organisateur de l'islam européen selon laquelle l'islam retournera en Europe en conquérant et en vainqueur, après en avoir été expulsé deux fois : une fois d'Andalousie, au Sud, l'autre fois à l'Est, après qu'il eut frappé aux portes d'Athènes...
Il est facile bien entendu d’écarter du revers de la main cette prophétie relative à la conquête de Rome, en la considérant comme n'étant pas plus digne de foi que celles de Nostradamus. Mais cela serait une grave erreur d'appréciation. L'essentiel n'est pas en effet d'apporter foi aux prophéties de Mohammed, rapportées dans les Hadith, mais de prendre conscience de l'importance que les Musulmans eux-mêmes leur accordent.
Ce sont en effet les croyances des acteurs des mouvements islamistes qui permettent de comprendre leurs motivations et leurs aspirations : l'organisation des Frères musulmans est ainsi persuadée - depuis sa création en 1928 - qu'elle incarne le renouveau de l'islam, et que son rôle est de faire flotter l'étendard de l'islam sur les cinq continents. Présenter les Frères musulmans comme l'incarnation d'un "islamisme modéré" revient donc à faire mentir les convictions les plus ancrées de leurs membres...
La Charte du Hamas, un document à forte connotation apocalyptique
La même erreur de perspective se retrouve dans l'analyse des objectifs du Hamas, que l'on présente régulièrement comme étant en voie de "modération" et sur le point de reconnaître le droit à l'existence d'Israël. Un des passages clés de la Charte du Hamas, qui éclaire la vision du monde du mouvement islamiste palestinien, est le Hadith cité dans l'article 7 :
'L'Heure ne viendra pas avant que les Musulmans ne combattent les Juifs et les tuent ; jusqu'à ce que les Juifs se cachent derrière des rochers et des arbres, et ceux-ci appelleront : O Musulman, il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens et tue-le !'
Ce Hadith, cité sur d'innombrables sites Internet musulmans, signifie que le "combat contre les juifs" constitue pour le Hamas un impératif non seulement politique, mais eschatologique. L'affrontement avec les Juifs n'est pas seulement le moyen de récupérer la terre de Palestine, qui constitue un Waqf musulman inaliénable, mais il est la condition sine qua non à la venue de la Fin des temps.
Un antisémitisme apocalyptique et rédempteur
(...) Sa vision apocalyptique de l’affrontement ultime avec Israël exclut toute possibilité de coexistence ou de modération, et elle est identique à celle des mouvements djihadistes les plus radicaux.
Loin d’être un épiphénomène, l’antisémitisme du Hamas constitue le coeur de sa doctrine politico-religieuse. La haine des Juifs exprimée dans la Charte du Hamas et véhiculée dans les discours de ses dirigeants n’est pas un simple antijudaïsme religieux ou un antisémitisme importé d’origine européenne : il s’agit d’un antisémitisme apocalyptique et rédempteur, pour reprendre la qualification de Pierre-André Taguieff qui compare la judéophobie islamiste radicale - pour laquelle « le monde musulman ne peut être sauvé que par l’extermination des Juifs » - à l’antisémitisme raciste hitlérien "

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