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13 septembre 2011

Le Vatican fait l'objet d'accusations de crimes contre l’humanité devant la CPI

Le SNAP, une association américaine de victimes de pédophilie, a engagé une procédure pour porter contre le pape, devant la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », se fondant sur le lien hiérarchique entre Rome et les prêtres mis en cause. La demande ayant peu de chance d'aboutir est symbolique mais vise à bousculer l'omerta à ce sujet.


Ce mardi 13 septembre 2011 des membres de SNAP venant d'Allemagne, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de Belgique - quatre pays touchés par le scandale pédophile dans l'Eglise- sont allés à La Haye (au Pays Bas) pour saisir la Cour pénale internationale (CPI), afin d'ouvrir une enquête contre le pape et d'autres dirigeants du Vatican accusés d'avoir protégé les prêtres pédophiles qui n'ont jamais eu à répondre de leurs actes devant la justice.

Une omerta au plus haut sommet du Vatican
Le Centre pour les droits constitutionnels, un organisme new-yorkais sans but lucratif, a réclamé cette enquête au nom du Survivors Network, qui regroupe des centaines de victimes. Cet organisme dénonce un « système solidement implanté et très répandu de violence sexuelle », qui aurait continué à exister en dépit des promesses faites de neutraliser rapidement les prédateurs.Le Vatican a refusé de commenter cette plainte, qui cible notamment :
1/ le pape Benoît XVI, partiellement pour son ancien rôle de responsable de la Congrégation pour la doctrine de la foi. et pour avoir eu connaissance des dossiers d'agressions présumées depuis 2001;
2/ l'actuel directeur de la Congrégation, le cardinal William Levada;
3/ l'ancien secrétaire d'État du Vatican sous le règne du pape Jean Paul II, le cardinal Angelo Sodano;
4/ et le successeur de ce dernier, le cardinal Tarcisio Bertone.
Les avocats des victimes expliquent que le viol et la violence sexuelle représentent des crimes contre l'humanité. La plainte reproche aussi au Vatican d'avoir adopté des politiques qui ont permis à la situation de perdurer, ce qui constituerait une attaque contre une population civile.
La présidente du Survivors Network, Barbara Blaine, a indiqué que cette pétition adressée à la CPI est une mesure de dernier recours.
Les responsables du Vatican se sont déjà excusés à de nombreuses reprises aux victimes, en plus de leur avoir versé des'dommages'  totalisant trois milliards de dollars américains, rien qu'aux États-Unis.
Un camouflage systématique

Le Monde précise que par le passé, "des évêques, et, dans certains cas, le Vatican, ont rejeté ou négligé de nombreuses plaintes déposées par des victimes de prêtres et religieux pédophiles, mutant les coupables ou les protégeant. Le scandale a discrédité l'Eglise dans plusieurs pays d'Europe".

Selon l'AFP, "Herman van der Wilt, professeur de droit international à l'Université d'Amsterdam, a souligné en outre qu'un crime contre l'humanité présuppose qu'il ait été perpétré par un Etat ou une organisation apparentée à un Etat (...) Le SNAP a aussi entrepris une tournée d'information qui la conduira à Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Paris, Vienne, Londres, Dublin, Varsovie, Madrid et Rome, pour y "porter sa plainte aux portes du Vatican (...) Des milliers de victimes dans le monde se sont senties deux fois abusées: une première fois sexuellement, une deuxième fois moralement par l'Eglise qui ne reconnaissait pas leur souffrance.(...) Le Vatican a commencé à rendre publics des documents confidentiels et détaillés, par exemple à la demande du gouvernement irlandais, après le scandale pédophile dans ce pays.(...) Des affaires de pédophilie, prises en main par des puissants cabinets d'avocats américains, ont conduit plusieurs diocèses américains à la faillite, en obtenant pour les victimes d'importants dommages et intérêts."

Tous les chemins mènent à Rome...
Dans un communiqué du SNAP, l'avocate Pamela Spees, épingle des hauts responsables de l'Eglise catholique "pour leur responsabilité directe en tant que supérieurs hiérarchiques". "Des crimes contre des dizaines de milliers de victimes, pour la plupart des enfants, ont été camouflés par les responsables au plus haut niveau du Vatican. Dans ce cas, tous les chemins mènent à Rome", a t'elle ajouté.

Selon Europe1, "à leur dossier, les dirigeants du SNAP ont joint 10.000 pages qui documentent les affaires de pédophilie (...) L'association a d'ailleurs étendu sa plainte à deux autres griefs : "l'atteinte grave à la santé physique et mentale d'un nombre indéterminé de personnes" en raison du caractère "sectaire" de l'Eglise catholique et "l'atteinte grave à la santé physique – pouvant aller jusqu’à la mort – d’un nombre indéterminé de personnes" à cause de "l'interdiction meurtrière du préservatif""

Affaire à suivre...

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